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14/02/2014

"Décroissance" ou national-capitalisme ?

 décroissance,capitalisme,libéralisme

Des mots qui fâchent : 

 


 

Un fil de commentaire contient des réflexions divergentes sur ce qu'il faut souhaiter : la rupture avec le capitalisme de violence économique ? ou la simple renaissance des haies protectrices nationales, sans rompre avec ce capitalisme ?

Ceux qui tiennent pour la position n° 2 semblent penser que l'idée de ''décroissance'' est invivable, contraire à la sécurité économique pour tous, etc.

Mais telle que la plaident ses avocats (Serge Latouche, Nicolas Ridoux, Vincent Cheynet...), la ''décroissance'' ne consiste pas à faire ''comme aujourd'hui mais moins, donc encore pire''. Elle consiste à faire autre chose : un modèle économique entièrement autre. En quoi consisterait ce modèle ? Le débat est ouvert. Nombre de ''décroissants'' disent même que ce débat n'a pas de sens parce qu'il ne saurait y avoir de ''programme'' antiproductiviste comme il existe un programme productiviste... Leur affirmation lance le bouchon un peu loin, mais souligne la différence de nature entre : 1. l'idéologie productiviste libérale, 2. l'idéal d'un monde libéré du système qui a produit cette idéologie.

Dans le dernier numéro de La Décroissance précisément, un chroniqueur,  présentant l'antilibéralisme comme un simple « schisme » à l'intérieur du capitalisme [*], ironise sur les polémiques entre libéraux et antilibéraux :

« Contre le schisme national-capitaliste, le haut clergé libéral monte au créneau. Pilotant la destruction de la société française depuis des décennies, il vient donner des leçons aux schismatiques nationalistes avec la crédibilité qu'on imagine... Economistes libéraux et antilibéraux, pro et anti euro, accaparent tous les espaces de débat relatifs aux questions monétaires, qui sont décisives ; Ils ne divergent pourtant que sur les stratégies à adopter dans l'univers de la violence économique. Or c'est celle-ci qui doit être désarmée par les tenants de l'écologie et de l'émancipation sociale.... »

''Désarmer la violence économique'' ? C'est exactement ce que demandent les encycliques sociales depuis Léon XIII (et aujourd'hui François) : seul moyen de placer les activités économiques au service de l'homme, au lieu de placer l'homme au service des activités économiques – qui ont d'ailleurs de moins en moins besoin de lui, dans la version financiarisée du capitalisme tardif.

Ce ''désarmement'' serait une révolution, et d'un type inédit : une révolution contre la violence en soi... On peut sourire et parler d'utopie. (Mais ça revient à évacuer aussi comme utopie la parole du Christ : ''cherchez le Royaume de Dieu et sa justice, le reste sera donné par surcroît'' ; le sourire devant ce surcroît est particulièrement déplacé sur la figure de grands experts catholiques).

Et le rêve d'un national-capitalisme est plus utopique que le désarmement en question. L'idée de désarmer la violence économique a le mérite de la cohérence, alors que le rêve d'un national-capitalisme est incohérent. Le capitalisme n'est pas ''national''. Il est violent par nature, sa violence déracine les haies de toutes les sociétés, et c'est ainsi depuis le début du XIXe siècle... (Certains tenants du capitalisme de 2014 se disent ''nationaux'' et/ou ''conservateurs des valeurs'' : pure incohérence, comme le constatait Marx dès 1848).

La logique du capitalisme tardif culmine avec le Mammon de la financiarisation, érigé sur le productivisme industriel (voire contre lui dans les vieux pays occidentaux). Renverser l'idole, comme le pape nous y appelle, impliquerait de faire naître une autre économie : sobre, locale, solidaire, non spéculative, indexée sur les besoins réels, etc : tout ce que contient le mot-valise de ''décroissance''.

On dit que c'est ''impossible'' ? il arrive que la maladie rende ''impossible'' la survie du malade, mais il n'y a pas de quoi sourire.

Voilà en quels termes se pose le débat de fond – à mon avis.

 

PS - Plusieurs nous objectent que ce combat doit se mener avec des gens en chair et en os, mais que beaucoup de ceux qui rejettent (eux aussi) le capitalisme tardif aimeraient nous pendre aux réverbères par réflexe anti-catho. Cette objection ne change rien à l'analyse. Et notre premier travail consiste à ouvrir les yeux des cathos. On s'y emploie... Pour les réverbères on verra après.

 

__________

[*]  Ce jugement n'est fondé qu'en partie. La critique du libéralisme économique est inséparable de celle du capitalisme tardif - et d'ailleurs de ses effets ''sociétaux''. Question de cohérence ! Le libéralisme économique est historiquement inséparable du productivisme capitaliste, dont il est la forme idéologique.

 

 

Commentaires

AUSSI

> Et il y a aussi les natio-décroissants...
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Écrit par : PMalo / | 14/02/2014

RÉFLEXION

> Quel champ de réflexion : c'est vertigineux !
J'aime quand le débat est posé en ces termes.
C'est vrai que si je réfléchis à court terme, je me dis que je suis proche de l'hypothèse "nationale-capitaliste" tant j'ai la volonté que chacun ait un job au plus vite et de défendre en priorité les intérêts immédiats de mon pays, de le mettre à l'abri des prédations. Il y a urgence.
Maintenant, cette note ouvre un vrai champ de réflexion, montre l'importance de déployer une intelligence collective. Pour le moment, à la plupart des questions induites par cette note, je ne peux que répondre : je ne sais pas.
______

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 14/02/2014

"NATIONALISME" : UN MOT AVARIÉ

> L'Église, dans les années trente, condamnait les trois idéologies matérialistes : communisme, fascisme, capitalisme. Toutes trois étaient internationalistes, au travers d'un impérialisme de classe, de race ou économique. La troisième est aujourd'hui dominante au niveau mondial. Le nationalisme est un élément important de lutte contre elle. Ce n'est pas le seul - il y a aussi l'écologie, le social, l'humanisme ou le spirituel - mais c'en est un qu'on ne peut mépriser. Où alors on rentre dans le discours idéologique actuel.

Guadet


( PP à G. :
1. Je ne dis surtout pas que le facteur national est à "mépriser" ; je dis que ce facteur ne peut (ni ne doit) conduire à ne pas prendre en considération le problème du modèle économique. Ce qui serait se condamner au fourvoiement.
2. Ne confondez pas le fait national avec le "nationalisme". Ce terme est utilisé par des gens qui lui donnent des contenus divergents. Les uns veulent simplement dire "servir les intérêts nationaux". Les autres emploient "nationalisme" comme euphémisme pour voiler une idée tout autre : l'idole "identité", voire le racisme pur et simple. (Cf. le FN où coexistaient de façon peu cohérente - par la volonté de JMLP - de simples tricolores béret-baguette ; des transfuges du maurrassisme ; et des "ethnistes" crypto-européistes, "revenez-y de la Collaboration" comme disait de Gaulle). Le tout baignant dans un libéralisme économique aveugle !
"Nationalisme" est donc un mot avarié, inutilisable puisque couvrant des attitudes contradictoires. Il faut avoir le courage de reconnaître cela, sans se cacher toujours derrière le prétexte de "résistance au politiquement correct" - qui existe indiscutablement, et de façon fatigante, mais ce n'est pas une raison pour tomber dans la complaisance envers les revenez-y et envers le libéralisme.]

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Écrit par : Guadet / | 14/02/2014

SOMMET DE LA COMPLEXITÉ

> Superbe papier. Franchement. On ne peut mieux résumer les enjeux.
Deux points :
- vous me faites penser à quelqu'un que j'appréciais beaucoup, qui vient du même pays que le pape actuel, et dont le sarkozysme a privé France Culture : Miguel Benasayag.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Miguel_Benasayag
Il posait le problème exactement en ces termes.

- et c'est là tout le souci; jamais cet homme ou un Paul Jorion, que j'apprécie autant que vous, n'acceptera de faire chemin avec vous, très simplement pour des raisons de conscience. Sans même aller jusqu'au Jour de Colère, les mouvements pro-vie ou LMPT sont, à gauche, notre non-possumus. Ce n'est pas une affaire de réverbères; c'est ce qu'ont dit les zadistes l'an dernier : ni Vinci, ni Veilleurs.
La route est barrée de ce côté; pour ce qui est d'éveiller les cathos, je crois que vous avez assez de lucidité pour admettre qu'il faudra que le Saint Esprit soit très très en forme…
Ce n'est pas au hasard que je disais qu'on est là au sommet de la complexité…

H.


[ PP à H. :
Et j'ai envie de dire que cette situation "chien-et-chat" est exactement l'effet que les dominants souhaitaient obtenir : mettre les questions de mœurs comme un fossé infranchissable entre des gens qui, sans cela, pourraient s'unir pour changer les choses.
Je ne dis pas que ces questions de moeurs n'ont été suscitées QUE dans cette intention ; je n'en suis pas à dire, comme Lénine, que "les vices bourgeois sont contre-révolutionnaires".
Mais le résultat est là, comme vous le soulignez vous-même ! ]

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Écrit par : Haglund / | 14/02/2014

LA PORTE ÉTROITE

> On ne peut pas mieux situer l'enjeu et le choix face auquel nous sommes situés, une fois convaincus que l'urgence historique est d'abattre la mondialisation libérale : décroissance ou national-capitalisme.
Et comme le suggère PP, les fils de commentaires sur ce blog sont assez précisément marqués par le clivage entre ces deux sensibilités.
Sachant d'ailleurs que la décroissance n'est pas du tout incompatible avec la nation, mais qu'elle l'est radicalement et définitivement avec le capitalisme.
Personnellement, plus j'entends dire que la décroissance c'est «impossible», «utopique», que «les gens n'y sont pas prêts», ou que "ça n'est pas catholique", plus cela me convainc qu'elle est non seulement incontournable, mais qu'elle est la seule politique humainement réaliste, que dans le fond des désirs humains, les gens y aspirent sans trop encore oser se l'avouer ou le dire, et qu'elle converge fondamentalement avec la doctrine sociale de l'Eglise, quand on prend celle-ci au sérieux.
Ce qu'on nous présente un peu partout comme cette «impossibilité» de la décroissance, me fait irrésistiblement penser à ce passage bien connu de Mathieu 7, 13-14 :
«Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. »
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Écrit par : Serge Lellouche / | 14/02/2014

HOULALA

> L'illustration de cet article ressemble comme deux gouttes d'eau aux images du "bonheur soviétique".
Parce que l'utopie "décroissante" présuppose comme le marxisme qu'il existe la possibilité de construire une société idéale, peuplée d'êtres humains enfin détachés des jouissances, trouvant le bonheur dans l'intérêt général, etc... L'utopie du phalanstère et du bon homme a décidément la vie dure...
Le Christianisme était bien plus lucide en considérant que l'humanité n'est constituée que de pauvres pécheurs.
Conséquence politique à en tirer : on ne peut atteindre politiquement et socialement qu'à une cote mal taillée. Toutes les utopies, qui aspirent toutes à atteindre le Bien (qu'elles soient marxistes ou libérales ou libertaires), aboutissent dans les faits au contraire, au totalitarisme.

VH


[ PP à VH :
Houlala !
L''illustration en tête de ma note, caricature intentionnelle de l'imagerie soviétique, ne représente pas la décroissance.
Elle représente le national-capitalisme !
( Pour s'y tromper il fallait le faire exprès. Ou faire partie de ceux qui veulent absolument voir dans l'écologie "le nouveau communisme"...
Ce qui transforme en "communistes" Jean-Paul II, Benoît XVI et le pape François...) ]

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Écrit par : Victor Hallidée / | 14/02/2014

LACUNES DES SOUVERAINISTES ?

> En écho à votre excellente analyse, je me permets de vous signaler l'article que j'ai rédigé en réaction aux résultats de la récente votation suisse.

"Les souverainistes français, dans le sillage d'analystes comme Jacques Sapir ou Frédéric Lordon, avaient prédit à de multiples reprises que la dictature bruxelloise provoquerait le retour de la haine entre les peuples d'Europe.

Et voilà qu'au moment précis où leurs prévisions se réalisent, ils se rangent du côté des fauteurs de guerre, n'hésitant pas à prendre en modèle un paradis fiscal qui se déchire sur la méthode la plus efficace pour préserver le fruit de ses rapines !
Ne voient-ils pas que le résultat de la votation suisse exprime davantage une peur, un repli, davantage qu'une saine réaction populaire ? Ne comprennent-ils pas qu'au-delà des fractures encore visibles entre l'hyper-classe genevoise et les profondeurs du pays, ce sont, à l'initiative de la très droitière et non moins libérale UDC du millionnaire Christoph Blocher, les épousailles de l'oligarchie et des classes moyennes qui se sont données à voir - comme un avant-goût du fascisme qui vient ?

L’abaissement des frontières nationales a fait partout surgir de nouveau murs - sociaux, géographiques, communautaires, religieux, ethniques, identitaires... - et fait naître une spectaculaire efflorescence de frénésies obsidionales.
Le monde contemporain, contrairement à bien des idées reçues sur le "village global", souffre beaucoup plus d'un excès que d'un manque de frontières. Par conséquent, le relèvement des souverainetés nationales - condition nécessaire d'une restauration de l'action politique - n'a de sens que s'il s'inscrit dans une volonté des peuples de faire face en commun aux défis globaux qui engagent la survie de l'humanité, et s'il participe à recréer davantage de liens entre les hommes que n'en détruit le pseudo-universalisme du marché et des "valeurs occidentales"." (...)

http://www.alecoledelarepublique.org/2014/02/le-fascisme-qui-re-vient.html
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Écrit par : Benoît Girard / | 15/02/2014

@ PP , à propos de Victor Hallidée :

> il a peut-être tort sur les dessins, mais je crois bien qu'il a raison sur le reste ! Il faut absolument tirer les leçons de l'histoire, et bien poser le statut de l'utopie, qui je pense, n'a surtout pas vocation à être réalisée. C'est une aide à l'analyse et à la créativité. Mais le réel doit conserver son chemin propre.
______

Écrit par : Haglund / | 15/02/2014

INTIMIDATION PROLONGÉE

> Sous les décombres du totalitarisme soviétique, cela fait plus de 25 ans que l'on tient les esprits par le chantage à l'utopie : voir au-delà du capitalisme, c'est préparer le goulag. Chanson bien connue.
Par cette opération d'intimidation, 1) le "there is no alternative" est consolidé ; 2) la nature totalitaire du capitalisme est soigneusement camouflée.
L'utopie totalitaire C'EST le capitalisme.
______

Écrit par : Serge Lellouche / | 15/02/2014

@ PP :

> Attention, Plunkett; si vous tous en êtes encore à appeler "vice bourgeois"…tout ce que nous savons, c'est que vous êtes définitivement perdus pour l'histoire, parce que perdus pour le progrès de la conscience humaine. Là encore, n'oubliez pas que l'extrême droite aussi a fourni une revendication anticapitaliste, et que cela a donné ce que l'on sait. Non, le désaccord sur l'I.V.G. et le mariage pour tous n'est pas un malentendu savamment orchestré par les dominants. Voici ce qu'ils orchestrent (je vous l'ai mis aussi sur un autre fil) :

http://www.mediapart.fr/journal/france/140214/juifs-homos-noirs-roms-musulmans-l-extension-du-domaine-de-la-haine

Oui, ceux qui se détournent de vous voient juste, parce qu'ils voient cela, que vous ne parvenez pas à "lâcher" (Miclo a frappé juste) : le besoin de faire une unité dans l'ostracisme. Le goût de ce que vous pourriez appeler la violence faite au prochain.
Les fruits de cet arbre horrible sont là : vous avez tous eu peur de Jour de Colère, et à juste raison. On ne peut plus dire aujourd'hui qu'on ne savait pas, et qu'on ne voulait pas. Si un gamin fout le feu à la maison en jouant avec les allumettes, on doit lui dire qu'il a eu tort, même s'il ne voulait pas.

On ne peut plus aujourd'hui parler simplement de désaccord sur les problèmes sociétaux; nous sommes bel et bien dans un phénomène multiforme de boucs émissaires. Et rien ne pourra se faire avec tous ceux qui y participent peu ou prou.

L'attitude inverse, pour les catholiques, est simple à dessiner : ne pas demander à la loi de la cité le moindre étayage de votre vision du monde. Consentir, au fond, à la liberté d'autrui, complète. Prendre ce risque. Je crois que cette position est loin d'être contraire à votre foi.

J'avoue que cela me sidère et m'exaspère , vous tous dont je connais le coeur, depuis le temps, quand même, de ne pouvoir ni regarder cela en face, ni "lâcher" cela. Parce que sans cela, je vous assure, tout est bon…et tout est possible. Mais lâcher quand on a le vertige…

H.


[ PP à H. :
- La phrase sur les vices bourgeois n'est pas de moi ni de "nous tous", mais de Vladimir Ilitch et je la lui laisse ! (Vous n'avez pas vu que je dis : "je n'en suis pas à..." ? Il faut lire moins vite, et ne pas dégainer aussitôt votre delenda Carthago).
- Ce n'est pas parce que nous désapprouvons les lois dites sociétales de ce gouvernement, que nous plaçons ces questions au premier plan. Ce serait une erreur de perspective. Nous la refusons. Et notre refus nous est reproché, par des gens avec lesquels nous ne cherchons (de toute façon) aucune "unité".
- Nous sommes aussi des lecteurs de Girard. L'idée de "faire l'unité dans l'ostracisme" nous est étrangère. Il existe des ostraciseurs, mais justement ils nous dénoncent comme des obstacles à l' "unité" qu'ils complotent : et c'est parce que nous ne plaçons les lois dites sociétales qu'au deuxième ou troisième rang des préoccupations, avec le statut de produits dérivés du système économique que nous combattons.
- Vous ne voulez pas admettre que les lois dites sociétales de ce gouvernement vont dans le sens des produits dérivés : je respecte votre avis (sans le partager), mais je souligne que vous ne pouvez pas (sans mauvaise foi) nous accuser de surévaluer le problème de ces lois. Nous n'en parlons que si besoin est (selon le précepte du pape actuel), et pour raccorder la question des lois dites sociétales à la dérive générale du capitalisme tardif ; et sans dénoncer quiconque ; et non pendant des heures avec exaltation, mais "brièvement", comme l'a constaté 'Le Journal de Saône-et-Loire' lors de la rencontre-débat de Chalon (article cité en commentaire sous la note du 06/02). Ces questions relèvent du diagnostic sociologique calme, non de la colère d'illuminés.

Que nous ne soyons pas d'accord avec les lois dites sociétales vous indigne, je sais. Mais vous ne pouvez pas prétendre que cette histoire de mœurs serait première dans notre esprit. Ni que nous nous en servirions pour faire "de l'unité dans l'ostracisme" ! Ce grief girardien ne s'applique pas à nous, qui ne cherchons en aucun cas à "faire" de l'unité (ce genre d'unité-là) : on nous le reproche assez dans les milieux crispés...
Car l'unité ne se "fait" pas, sinon dans les totalitarismes : elle vient par surcroît, quand on est dans la vérité. L'unité hors de la vérité s'appelle l'erreur, voire le crime. Que Dieu nous en garde.

Nous labourons le terrain de notre côté, comme notre conscience nous dit de le faire, et avec un début d'écho dont on peut modestement se réjouir. Advienne que pourra.

ps - Sur le Jour de colère :
a) contrairement à ce que vous avez l'air de croire, nous n'avons pas été surpris de la couleur prise par l'opération. Nous mettions en garde les catholiques contre ces milieux depuis plus de cinq ans.
b) Le Jour de colère est né de Dieudonné et des bonnets rouges Medef-FNSEA (que vous défendez) bien plus que de LMPT, qui avait viré Mme Bourges en raison de ses opinions et intentions.
c) Nous n'avons aucun "vertige". Il n'y aurait aucune vertigineuse audace à trouver bonnes les ivresses idéologiques de ce gouvernement, qui ferait mieux de faire son métier. ]

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Écrit par : Haglund / | 15/02/2014

@ Serge Lellouche :

> ce que vous dites est profondément vrai. Mais à condition de rappeler que l'utopie totalitaire, historiquement, ça n'a pas SEULEMENT été le capitalisme.
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Écrit par : Haglund / | 15/02/2014

GORZ

> Sur l'utopie totalitaire du capitalisme, je renvoie à l'épilogue du livre d'André Gorz, dont on a récemment parlé ici...
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/01/13/synthese-du-livre-d-andre-gorz-2-5270457.html#more
______

Écrit par : Serge Lellouche / | 15/02/2014

ETAT, DÉCROISSANCE ETC

> Oui, beaucoup d’échanges intéressants ces dernières semaines !

Quelques évidences (à mon point de vue…) à la va-vite et en vrac avant un pèlerinage en Terre Sainte :
Aucun appareil d’Etat n’aimera être décroissant. La tendance naturelle de toute organisation, avec ou sans but lucratif, est d’être collectivement convaincue de son utilité, sans quoi ce serait invivable pour ses membres ; donc de la nécessité d’étendre sa présence ou au moins de la maintenir, quitte à en déplacer le champ d’action (par ex. du politique au sociétal). Pour l’Etat, cela passe donc par un maintient ou un accroissement de ses ressources. L’assiette de l’impôt étant l’activité économique, il désire donc son gonflement, réel ou comptable. Par exemple, il sera naturellement favorable à la marchandisation des semences qui jusqu’à présent échappent au champ fiscal.

C’est pourquoi, si les dénonciations de l’Ayrautport, du gaz de schiste ou de la brevetabilité des semences sont de bonnes choses, elles demeurent parfaitement vaines sans une réflexion drastique sur les dépenses, donc le rôle des Etats. Et chez nous, il y a beaucoup à faire, illustration involontairement humoristique : http://www.bfmtv.com/societe/cles-usb-distribuees-ecoles-renvoyaient-vers-sites-porno-709636.html

Mais voilà, on ne voit pas qui d’autre que les Etats serait en mesure de désarmer la violence économique comme ils ont tant bien que mal désarmé les violences claniques, tribales, féodales qui, déjà, étaient bien pourvues en violences économiques avant le capitalisme moderne. La mondialisation affaiblit les états et, de plus crée des situations de concurrence exacerbées et déséquilibrées. Elle est ainsi un facteur terriblement aggravant de ladite violence économique qui constitue le gagne-pain de nombreux régimes qui n’ont aucune envie d’y mettre fin.
C’est donc aux nations victimes, les mieux « conscientisées », de sortir de cette mondialisation.

Cette rupture serait non seulement une protection pour nous mais un service à rendre aux autres : les désordres environnementaux et sociaux de la folle agriculture brésilienne ou de la folle industrialisation asiatique sont en grande partie liés à l’orientation exportatrice de leurs économies.

La disponibilité de marchandises bon marché car produites à bas coût dans ces conditions est un facteur de gaspillage de ressources naturelles et de dégradation du lien social : transport, impossibilité de réparer économiquement, puissance de la grande distribution.

De plus, analyser, même avec intelligence et finesse, la nocivité de l’accroissement insensé des écarts de rémunération et dénoncer « optimisation fiscale » sans s’en prendre à la libre circulation des capitaux et à la liberté de transférer les sièges sociaux relève au mieux de la candeur, au pire de l’hypocrisie.

C’est pourquoi, qu’il puisse ou non exister un programme « antiproductiviste », il faut que les Etats, appuyés sur la cohésion même imparfaite, de peuples unis par leur histoire et leur bien commun, protègent, orientent et accompagnent la décroissance et pour cela qu’ils en aient non seulement la volonté, mais le droit, ce qui nécessite de replanter les haies protectrices.

PH


[ PP à PH - Pouvons-nous compter, au retour, sur vos impressions de Terre Sainte ? Ce serait une note intéressante. ]

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Écrit par : Pierre Huet / | 15/02/2014

VIOLENCE ?

> Je suis confondu de la violence que révèle ces échanges, et encore plus de la méthode qui consiste à disqualifier le contradicteur en lui prêtant des appartenances condamnables, méthode que nous fustigeons lorsque le ministre de l'intérieur traite les manifestants de la manifs pour tous de chrétiens intégristes antirépublicains. Ce n'est certainement pas comme cela que l'on arrivera à modifier les paramètres de la société que nous dénonçons. Si ce que dit le Pape est moralement justifié, encore faut-t-il trouver les actions concrètes susceptibles de faire avancer les choses. Et il y faut plus de conscience de la réalité et plus de travail de réflexion.
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Écrit par : Rouyer / | 15/02/2014

RAS LE BOL

> ras le bol de voir l'histoire du mariage gay remise dans la discussion même quand ce blog dit que ce n'est pas le principal. Si certains veulent nous empêcher de contester le capitalisme sous prétexte que nous ne sommes pas à fond pour le mariage gay, ils se foutent le doigt dans l'œil. Le plus "mariage gay" en France c'est le groupe Vinci breveté LGBT officiel. Ce n'est pas très à gauche il me semble.
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Écrit par : Quiniou / | 15/02/2014

à Rouyer

> C'est un blog de débats. Les débats peuvent être rudes. C'est la règle du jeu. C'est comme cela qu'on arrive à "la réalité", pas en faisant salon.
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Écrit par : girolamo / | 15/02/2014

@ Rouyer :

> vous devez être nouveau…nous nous affrontons ici toujours sur ce ton sans que cela empêche les sentiments. Et il ne s'agit ici de rien moins que de réfléchir aux conditions d'une action commune, d'une audience possible d'un discours novateur. Il est vraiment temps d'y réfléchir, je crois, et à ce qui pourrait le ruiner durablement. Les temps sont extrêmement critiques, au cas où vous ne l'auriez pas remarqué.

@ Quiniou :

> outre que je n'ai vraiment pas l'intention de vous empêcher de contester le capitalisme (!), entre ne pas "être à fond" et parler régulièrement du lobby LGBT (expression odieuse) , il y a de la marge; si ça ne provoquait que ma mauvaise humeur…mais je vous promets bien que le rejet radical que cela provoque est insurmontable. Et je répète : que faire si vous ne pouvez faire "l'union à la base" ni avec les paroisses, ni avec les progressistes (au sens laïc) ?

@ Plunkett :

> je ne m'adresse pas à ce blog pour dire qu'il surévalue les questions sociétales, ce qui est manifestement faux. Le blog peut très bien continuer ainsi.
Je m'adresse…disons à un porte parole, d'un mouvement, qui me semble aller dans le sens d'une exigence de progrès et de justice par une transformation de la société. Et je lui dis que sans un aggiornamento sur certaines questions (sous la forme que vous voudrez), rien ne vous sera possible. Et c'est dommage.
______

Écrit par : Haglund / | 15/02/2014

@ Pierre Huet :

> vraiment assez d'accord sur l'ensemble de votre analyse. Sauf pour le rôle de l'Etat dans l'accroissement du productivisme. Il me semble que celui ci a crû précisément quand l'Etat a reculé. Et que par la planification, celui ci pourrait réguler efficacement des dérives.

Bon pélé !
______

Écrit par : Haglund / | 15/02/2014

@ PP

> Ne croyez-vous pas que le nationalisme, en Europe, aux XIXe et XXe siècle, ait été le meilleur moyen de résister aux impérialismes et aux totalitarismes ? Au XIXe siècle les impérialismes napoléonien, allemand, autrichien, russes ont été combattus ainsi. Un véritable progrès politique et culturel a été permis par les nationalismes, dans une Europe où les grandes puissances s'entendaient pour faire peser partout le même ordre stérile. C'est cet ordre qui a permis au capitalisme et à l'industrie de s'imposer malgré le saccage social.
Plus tard, la résistance au nazisme aurait été très faible sans les nationalismes. Et Staline dut faire appel au nationalisme russe pour éviter que son peuple ne profite d'Hitler pour se libérer de sa dictature, comme cela est arrivé en Ukraine.
Il me semble que c'est avec la montée du néolibéralisme qu'est venue l'idée de faire du nationalisme le bouc émissaire des guerres mondiales, alors que l'analyse marxiste mettait plus justement en cause un choc entre impérialismes économiques. Et que le nationalisme est devenu aujourd'hui un épouvantail parce qu'il met toujours en danger l'ordre mondialisé voulu par le marché.

Guadet


[ PP à G. - Au début du XXe siècle, les nationalismes ont été instrumentalisés par les intérêts économiques qui ont suscité la Première guerre mondiale, suicide de l'Europe, d'où est venu tout le mal. La destruction de l'empire austro-hongrois (au nom des nationalismes tchèque, roumain, polonais, italien, yougoslave etc), a été une catastrophe dans la catastrophe. Le racisme hitlérien s'est servi du nationalisme allemand pour amener ce qui est devenu la Seconde Guerre mondiale. Etc...
Contrairement à une idée reçue (héritée du nationalisme maurrassien), "les empires" ne sont pas par nature des vecteurs de guerre...
Quant à l'UE, c'est tout sauf un empire. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Guadet / | 15/02/2014

1666

« Le vice étant d'une nature extrêmement pesante ne tombe jamais de ces lieux si élevés où les Princes le portent qu'avec une grandissante impétuosité, une extrême violence, et avec tant de bruit que le monde en est imbu. Et c'est sans doute ce qui est cause que tant de Princes ont la réputation d'être mauvais. »
(Giulio Capocoda, 'Les amours de Charles de Gonzague', 1666)
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Écrit par : Friedrich Stigmatt d'Huwysse / | 16/02/2014

LE SUJET

> à FSd'H - On revient au sujet, svp ? C'est en principe un fil de commentaires sur la décroissance et le capitalisme, pas sur les mœurs - sinon par une allusion (auxiliaire et latérale)dont j'ai été corrigé au chapitre des coulpes. Ideo precor...
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Écrit par : PP / | 16/02/2014

ASTÉRIX

> J'en reviens volontiers à Astérix et à un principe libéral, au sens premier du terme: il n'y a de richesse que d'échange.
Je ne crois pas qu'il y ait jamais eu autre chose que des échanges commerciaux y compris sur "longue distance" greffés sur des cercles concentriques de production-consommation.
Il est tout à fait envisageable de renationaliser et rationaliser la production alimentaire des Français.
Mais sur le plan financier, saurons-nous gérer le risque naturel par exemple, pour un marché autocentré et se voulant autossufisant parmi d'autres marchés autocentrés et autosuffisants? La théorie typiquement catholique du juste prix, du juste profit aura-t-elle l'écho qu'on peut espérer dans le "meilleur des mondes possibles"?
Meme raisonnement pour les activités industrielles et tertiaires, sachant qu'en plus l'activité extractive des ressources nécessaires à l'industrie et plus récemment aux équipements des services, appelait ab initio des activités "transnationales", donc l'impossibilité de vivre totalement replié sur des frontières.
C'est pourquoi je réfute aussi, très sérieusement, la lecture purement "villageoise" et utopiste qui est trop souvent faite d'Astérix et qui est ici ou là utilisée pour modèle de décroissance d'une cité politique, d'une société humaine, et d'un univers économique. Astérix au long de ses albums nous montre qu'il connait son environnement géopolitique, qu'il a des échanges, qu'il reçoit, qu'il s'intéresse, qu'il se bat pour son identité face à de profonds changements, qu'il soutient ses amis dans leur altérité face à la globalisation et la standardisation, fut-ce au prix d'engueulades avec Obélix, l'archétype du benet au grand coeur qualifiant de folie tout ce qu'il ne comprend pas.
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Écrit par : christophe b / | 16/02/2014

@ Guadet :

> il me semble que la nation est effectivement une pierre d'angle incontournable dans un retour à un projet collectif plus sain. Et votre analyse me semble juste. Mais il faut penser en même temps la nécessité d'un projet plus global, dont on ne peut plus faire l'économie — les Etats Unis d'Europe, disait Hugo.
Et attention à ce que représentera inévitablement le passage par la case "local" : beaucoup de régression, beaucoup de souffrance. Il faut en avoir conscience.

@ PP :

c'est moi, FSd'H ? J'espère que ce n'était pas trop important, je n'ai rien compris; surtout le "precor"…

H.


[ PP à H. - Non, son message est au-dessus et je ne sais pas qui c'est. En tout cas sa signature est drôle.
"Ideo precor', c'est l'acte de pénitence. (Et là il s'agit de vous et moi, au chapitre des coulpes : les reproches dans la règle de saint Benoît). ]

réponse au commentaii,

Écrit par : Haglund / | 16/02/2014

@ Rouyer

> bienvenue dans nos échanges aussi musclés que fraternels! Si vous saviez comme nous nous aimons d'abord, comme pour ma part c'est avec joie et même une certaine tendresse que je retrouve la prose mordante d'Haglund,truculente de Levavasseur, d'honnête homme avec Pierre Huet, inspirée de mon cher frère Serge Lellouche, ....comme chacun par ses propos me fait grandir d'abord dans l'ordre de la charité, en ouvrant mon intelligence étroite à l'infini de Dieu qui en tout nous dépasse! N'ayez crainte aussi d'être vous-mêmes en simplicité et audace, et notre cher PP est là qui veille au respect des personnes.

@ Christophe b

> "c'est qu'il y a beaucoup plus dans l'échange que les choses échangées" Claude Levi Strauss. Le commerce est d'abord prétexte pour entrer en relation avec une autre famille, un autre clan, parce que c'est besoin vital que de donner (de) soi et recevoir (de) l'autre, besoin inscrit au coeur même de notre patrimoine génétique(l'échange comme versant positif de l'interdit de l'inceste).
Ce n'est qu'avec l'avènement de nos sociétés que le commerce comme source de bénéfice financier est devenu fin en soi.
Donc il n'est de richesse que de vie, parce que précisément qui dit vie dit échange, mais non pas nécessairement échange commercial, loin de là.
En ce sens la décroissance est appel à redécouvrir et faire croître les échanges non économiques, échanges avec l'ensemble des vivants, et donc aussi avec et au sein des cultures. Il y a tellement à gagner avec ce qui n'a pas de prix! Traverser dans des gerbes de boue les immenses flaques d'eau des chemins de pâture avec les garçons, trop contents de se tremper jusqu'à mi-jambe, et courses de vélo où s'agrippent les branchages, puis découvrir ensemble au fond de la vallée, entouré de marécages mystérieux le château d'Aquembronne..., se laisser surprendre par l'envol précipité d'un couple de perdrix caché dans la haie,là, tout près des ruches, - et vous les avez-vu les premières abeilles?-, avant de rejoindre les autres à la maison pour le goûter, tandis que les souliers trempés doucement s'égouttent près du poêle qui ronronne...Cela n'a pas de prix!
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Écrit par : Anne Josnin / | 16/02/2014

SI

> Si, Anne Josnin, ça a un prix ! Très élevé, et magnifique. Laissez moi faire l'addition pour vous… et pour moi; nous sommes je crois du même milieu social.
_ vous faites de la marche et du vélo avec les garçons : c'est que vous êtes en vacances. Même si ce n'est pas le cas de tous nos concitoyens en ce moment, ils peuvent goûter les mêmes joies à d'autres moments de l'année. Les congés payés, Anne…la nation nous offre ça, et ça coûte très cher.
_ découvrir le château d'Aquebronne : il n'est plus habité par des châtelains; vous et vos petits êtes non plus des sujets mais les citoyens, libres et égaux en droit, d'une République. Ça, ça a coûté TRES CHER à établir.
- vous et vos gosses êtes capables d'apprécier le patrimoine. Cela suppose de l'instruction. L'école publique, laïque et obligatoire, si vilipendée, quel progrès (vous et moi, elle nous fait manger, en plus…). Ça, c'est très, très, très cher.
- les souliers trempés… ce n'est pas un drame, et les enfants n'attendent pas pieds nus pendant ce temps là. Cela n'a pas toujours été le cas, pour la plupart des gens, même très bien intégrés socialement. Vous avez comme moi les récits d'il y a 50, 60 ans…Avant d'être une orgie d'écrans plats, la consommation, ça a d'abord été ça : accéder au rechange, au confort…
- le poèle qui ronronne : on l'apprécie d'autant mieux que ce n'est pas la seule source de chauffage dans cette maison ou une autre. Le chauffage central, avec le frigo (plus de viandes chargées de toxines): deux clé essentielles de l'allongement de l'espérance de vie. Et aussi de l'énergie qui permet de faire de belles promenades…

Tous nos petits bonheurs sont tissés à la fois de la montée du niveau de vie, et (surtout) d'acquis sociaux, fruits de luttes centenaires. Je ne sais plus sur quel fil on parlait de laisser les gens décider de ce qui devrait être préservé comme biens de consommation. On découvre vite que les écrans ne sont pas les plus coûteux. La collectivité paye — pour la santé, pour l'instruction, pour les infrastructures, pour l'entretien de personnes âgées qui vivent de plus en plus longemps, pour toutes sortes de choses très onéreuses, très bonnes, très peu frivoles…La décroissance doit dire ce qu'elle fera de ces dépenses (et de leur financement); si elles "décroissent" aussi, ce sera une expérience terrible, et sans lendemain.

@ Rouyer :

Bienvenue chez les branques ! Vous verrez, on s'amuse bien.
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Écrit par : Haglund / | 17/02/2014

LES DEUX

> La rigueur pour bloquer la spirale du consumérisme assisté grâce à la dette publique et privée
Le protectionnisme pour remettre en selle l’économie de proximité et les pratiques sociales traditionnelles
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Écrit par : ecoloreac / | 17/02/2014

@ Haglund,

> 20 % de la population mondiale consomment plus de 80 % des ressources de la planète.
Ah, ce que la réalité peut-être emmerdante quand même!
Parlons de nos petits bonheurs que nous procurent nos frigos, nos chauffages électriques et nos tutures, fruits du bienheureux Progrès, mais alors ayons au moins la décence de ne plus jamais parler de destination universelle des biens, d'option préférentielle pour les pauvres ou de "progrès de la conscience humaine".
Quand 50 % de la population mondiale consommera 50% des ressources de la planète, on pourra reparler de nos petits bonheurs matériels avec la conscience plus tranquille.
Merci d'avoir une petite pensée pour les travailleurs nigériens qui crèvent pour peanuts dans les mines d'Areva pour nos petits bonheurs énergétiques.
... et là, on en trouve toujours un qui vient nous dire qu'on "culpabilise les gens"! Ben non, on vient juste rappeler la réalité. Tiens, c'est d'ailleurs ce que font les décroissants !
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Écrit par : Serge Lellouche / | 17/02/2014

CONGÉS PAYÉS

> Oui mais les congés payés ont été créés justement parce qu'on travaille de plus en plus.
De plus, cela n'a rien à voir avec la république mais avec l'industrialisation.
Auparavant il y avait sans cesse des fêtes (religieuses) chômées. On chômait autant qu'on travaillait. On avait -de façon générale- une activité de subsistance pas de croissance.

- confusion entre droit de propriété et égalité typiquement rousseauiste.
La liberté et l'égalité (qui restent encore à démontrer) a été imposée à la république par la vigilance des français. la république s'est bornée à supprimer les droits personnels (privilèges) et n'a gardé que celui de la fortune (ben tiens !).
la loi Le Chapelier, c'est la révolution.
Pour le reste, le mouvement d'unification législatif a commencé au Moyen Age, la république l'a accéléré brutalement & sans discussion.
Il serait temps de comprendre que le peuple a été la chair à canon de la bourgeoisie dans cette affaire.

-les écoles gratuites, on n'a pas attendu ce colonialiste et jacobin** de Ferry pour en avoir. Où crois-tu que Ferry a recruté ses instituteurs ? En revanche la république a bel et bien supprimé les études supérieures pour les femmes qui ne pouvaient en faire que ds les universités cathos.
contrairement aux écoles cathos, les jeunes filles ne pouvaient pas faire de philo, ni de latin ni de grec ds les écoles publiques et le diplôme qu'elles passaient n'était pas le bac et n'ouvrait pas le droit de s'inscrire ds le supérieur (loi de 1880)
C'est un catho (le préfet Poubelle) qui fait ouvrir -de haute lutte- les internats des hôpitaux aux femmes.
**La colonisation est parallèle au mépris pour les populations campagnardes et les cultures locales qui caractérise les républiques françaises issues du jacobinisme de la Révolution : les gens sont des cons, ils doivent nous obéir.
L'école de Ferry n'était pas désintéressée mais visait -comme celle que Peillon veut construire, l'orthographe et le chauvinisme en moins- à former des esprits compatibles avec l'idéologie au pouvoir.
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Écrit par : E Levavasseur / | 17/02/2014

@ Serge Lellouche :

> non; rappeler cette réalité, c'est tout simplement être de gauche. La décroissance, c'est proposer une solution à ce problème…mais pas très claire; un coup on parle de sobriété heureuse (ce qui me convainct); un autre, on prône une ascèse invraisemblable en essayant de soutenir que ça va être super…un autre encore, qu'on a mal compris, et qu'on sera raisonnable…pas de quoi convaincre le populo que son "petit bonheur matériel" (déjà bien petit, effectivement, pour la plupart de nos concitoyens) doit être d'urgence divisé par 10…car c'est aussi de vie décente, d'espérance de vie, qu'il s'agit. Une vraie décroissance, c'est tout autre chose qu'une vie plus saine et plus heureuse pour tous dans notre pays.
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Écrit par : Haglund / | 17/02/2014

LE VILLAGE GAULOIS

> Occupée et préoccupée par diverses choses (dont trois opérations pour un de nos fils : c’est vrai Haglund notre système de santé a un prix et il faut reconnaitre son efficacité), je ne suis pas intervenue depuis quelques semaines. Mais la lecture de ce blog et des commentaires est une halte bienfaisante dans mes journées. Merci à tous.
Je ne suis pas sûre que les sorties en vélo, les bottes, le poêle etc soit forcément synonymes de vacances. Dans notre coin, le poêle n’est pas le chauffage d’appoint : demandez à notre dernier qui râle des « corvées » de bois lorsqu’il rentre du lycée (internat faute de lycée proche). La soupe de ce soir est en train de cuire dessus. On la complètera par les œufs de nos poules. Et bientôt le rucher, le potager et le verger nous prendront encore plus de temps…
Certes, nous sommes loin d’être hors système, et ne le voulons ni le pouvons non plus, mais nous essayons d’en éviter les excès. C’est une source de fatigue et de renoncements mais aussi de ces bonheurs dont parle si bien Anne et qui nous permettent de pouvoir nous passer de vacances !
Les références à Astérix dans plusieurs commentaires m’ont rappelé quelques notes vieilles de plusieurs années; je ne résiste pas au plaisir de vous les partager (de mémoire). Le village gaulois est considéré comme une collectivité où toutes les formes de pouvoirs s’équilibrent. Il y a le leader qui tire son autorité de ses compétences, il sait (tout) faire mais ne sait pas ce qu’il doit faire, c’est Obélix, le Producteur. Il ya le leader qui sait analyser, hiérarchiser les problèmes, Astérix, l’Entrepreneur. Mais il court toujours après de nouveaux projets, de nouvelles idées. Les deux sont inséparables mais tellement opposés qu’il faut les coordonner : c’est le rôle de l’Administratif qui régule, fait circuler l’info et respecter les règles : Abraracourcix qui a les bras trop courts pour rattraper les deux premiers. Ce qui entraine des crises (il tombe du bouclier). Alors la Zizanie s’installe et l’on a besoin d’un nouveau leader charismatique, l’Intégrateur, qui voit loin : Panoramix. Il dépasse la rationalité (potion magique). Le dernier rassemble aussi le groupe mais pas autour de lui, contre lui, c’est l’assurance tout risque, l’Intégrateur négatif, « utile » quand toutes les autres formes d’autorité ont échoué. Mais à la différence du bouc émissaire girardien, on ne le chasse pas, on le bâillonne.
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Écrit par : marie-ange / | 17/02/2014

@ Levavasseur :

> dis ! Tu sais que l'Ecole Normale Supérieure de Jeunes Filles date de 1881 ? Tu as entendu parler de l'école obligatoire ? Tu as lu Antoine Prost, qui parle du statut (très progressif) d'autonomie salariale accordé à l'instit ? Tu as oublié le portrait lamentable de l'instituteur avant 1848 dans l'Education Sentimentale, de Flaubert ? Tu sais que la République a multiplié par 20 les dépenses scolaires, y compris la construction d'écoles et d'Ecoles Normales qui sont encore dans notre paysage urbain ?

Et tout à l'avenant…Tes potes monarchistes te font vraiment avaler n'importe quoi. Ça me sidère toujours, cette tentative de réécriture de l'histoire, où l'instauration de la République serait un vaste malentendu encore susceptible de se dissiper d'un jour à l'autre, doublé d'une immense régression par rapport au flot de lumière qu'apportait l'Ancien Régime…

Pour un retour au réel, n'oublie pas le compeed pour ton pélé, ni le saucisson : c'est délicieux, et ça pousse à s'hydrater, ce qui fait reculer la fatigue.
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Écrit par : Haglund / | 17/02/2014

à Anne:

> non ce ne sont pas les nouvelles abeilles mais les très vieilles, celles qui ont passé l'hiver pour s'occuper du couvain de printemps et qui effectuent quelques vols de propreté dès que les températures s'adoucissent...
A propos d'abeilles: le Parlement européen vient de décider, sous pression de Monsanto, que le pollen n'est plus un ingrédient mais seulement un constituant du miel. Ce qui permet de ne pas étiqueter un miel contenant du pollen GM !
Les apiculteurs, dont nous faisons partie, ne VEULENT PAS d'OGM en Europe et multiplient les recours devant les instances nationales et européennes.
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Écrit par : marie-ange / | 17/02/2014

@ Marie-Ange :

> ça va mieux, le garçon ?

Je parlais de vacances parce qu' Anne est prof, comme moi.

Je crois qu'on n'est jamais hors système…et je crois que votre vie simple et riche pourrait être bien moins plaisante si d'autres autour de vous ne vivaient différemment. Comment maintenir l'internat pour votre fils ? Et si votre potager et votre poulailler vous font défaut pour x raisons, vous ne risquerez pas aujourd'hui la carence alimentaire — ce qui était le cas au dix-neuvième siècle (cf 'La vie d'un simple', d'Emile Guillaumin). Et vous avez un ordinateur. Autant il existe des modèles de vie individuelle plus raisonnée très convaincants (enfin…pour ceux qui ont un niveau d'instruction suffisant) dans notre monde hyperproductiviste, autant un modèle collectif de décroissance convaincant manque tout à fait.

Essayez aussi de ne pas aller trop loin, et de ne pas dégoûter vos enfants de la vie simple. Rappelez vous le proverbe : qui veut faire la Marie-Ange fait la bête ! (Non, je sais, c'est lamentable, mais je n'ai pas pu résister ! Pour ce que rire…)

Pour le miel, j'ai vu un super reportage hier sur Arte-La Cinq, sur un apiculteur allemand qui avait fait plier l'U.E. par rapport aux O.G.M. dans le miel. Vous l'avez vu ?

Bon courage pour votre fils.
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Écrit par : Haglund / | 17/02/2014

@ Haglund,

> La reconnaissance des faits, c'est ni de droite ni de gauche. Il sont les mêmes pour tout le monde.
Les gentils/les méchants, les bons humanistes/les horribles réactionnaires, la gauche/la droite : ça vous arrive d'en avoir un peu marre d'une vision du monde à ce point cadenassée dans sa triste binarité? Je vous assure, y a rien de plus ringard.
Et quand bien même la gauche reconnaitrait ces faits et en tirerait plus les conclusions que la droite, ça se saurait, me semble-t-il.
De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, c'est tout le monde en cœur : «ô reviens croissance, notre espérance est en toi»...
https://myspace.com/tophermurray/music/song/hymne-la-croissance.mp3-86103828-95367363?play=1
Sur le «populo» comme vous dites. S'il vous affirmait que la terre est plate, faudrait-il lui dire qu'il a raison pour ne pas le vexer et parce qu'il est de gauche?
Sur la décroissance : vous affirmez sur une réalité que vous ne connaissez pas. La sobriété heureuse c'est du marketing consensuel (tout le monde est pour) qui permet de parler pour ne rien dire. Quand à l'«ascèse invraisemblable» c'est ce qu'on enseigne au sujet de la décroissance dans les journaux à destination de la petite et moyenne bourgeoisie mélenchoniste.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 17/02/2014

JE CONFIRME

> "Je ne suis pas sûre que les sorties en vélo, les bottes, le poêle etc soit forcément synonymes de vacances."
Je confirme, c'est mon quotidien.
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Écrit par : PMalo / | 17/02/2014

CONTRATS ET RÉSEAUX

> je m'intéresse à Astérix pour des questions de réforme de la gouvernance territoriale et compte-tenu du fait que la ministre Lebranchu nous a confié dans les collectivités locales une prépondérance dans la réforme de l'Etat. Autonome, à la carte, le plan de réforme et réorganisation sera donc souple et au plus près des réalités de chacun, des accointances, sans nécessairement conduire à des usines à gaz ou à des super-méga-structures.
On est en plein dans une logique contractualiste, comme je l'aime. Il appartient aux cadres territoriaux et à leurs élus de plancher sérieusement, quitte à se former ou à se faire aider.
Je crois, mais je suis juriste de formation, que l'accent sera utilement mis sur le montage juridique et des rapports contractualisés (des réseaux) naitront plutot que des "gros machins" hyper intégrés et trop rigides.
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Écrit par : christophe b / | 17/02/2014

@ Serge Lellouche :

> la ringardise me va, d'une manière générale. Une pendule arrêtée dit l'heure exacte deux fois par jour.
Pour le refus de la binarité…c'est généralement ce que l'on dit lorsqu'on ne veut (ou ne peut) reconnaître et assumer des contradictions.

Ce n'est pas pour ne pas vexer le populo , qui n'est pas forcément de gauche, que je vous fais part de mon scepticisme.
Mais "…si la balance doit pencher, que ce soit du côté du peuple. Il y a plus longtemps qu’il souffre." Hugo, Les Misérables, I,1, 10.

Et s'il n'y avait que la petite bourgeoisie mélenchoniste pour être perplexe face à la décroissance…Il devrait être possible de dissiper cela. Répondez donc aux interrogations. Si vous le pouvez.
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Écrit par : Haglund / | 17/02/2014

LE POÊLE

> Le poêle (à granulés quand même), c'est l'unique moyen de chauffage dans la maison où vivent ma fille, mon gendre et leurs enfants. Quand le père est au travail, les déplacements c'est à pied ou en bus. Même pas en vélo.

Quant à nous, nous avons le chauffage central mais heureusement aussi une cheminée avec insert. Nous essayons au maximum de nous chauffer au bois, moins coûteux. Et quand le chauffage central fonctionne (jamais la nuit), il ne chauffe que le séjour, la cuisine et la salle de bain : 19°C maxi.
Et on vit très bien comme ça.
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Écrit par : Barbara / | 17/02/2014

DIT OU PAS

> E Levavasseur a pas dit que la république avait rien fait il a dit que la république ne partait pas de rien et que c'était pas désintéressé, et enfin que c'était fortement misogyne autant que méprisant envers les cultures locales et comme celles des pays colonisés.
Vous vous êtes bien gardée de répondre.

et puis penser "congé payé" quand on parle de choses élevées comme le choix entre société de conso et société de décroissance, ... c'est vraiment petit bourgeois
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Écrit par : j f / | 17/02/2014

@ Haglund:

> Je n'ai pas vu le reportage; mais il doit s'agir de l'apiculteur Bablok. C'est justement pour ne pas rester sur cet "échec" que l'UE vient de prendre cette décision. Pour plus de détails voir: http://www.mathieua.fr/blog/2014/01/29/les-ogm-autorises-dans-le-miel/

Pas si lamentable, j'ai ri! j'aime bien votre impertinence récurrente! Elle agace parfois mais sans vous les échanges de ce site seraient plus "fades".
Vous avez raison: notre vie simple (allez! pas tant que ça...) est RICHE. C'est le paradoxe sur lequel il faut construire les expérimentations de décroissance ou de simplicité volontaire. A ce titre, elle est malheureusement "élitiste". Pour l'instant... Mais les changements sont souvent initiés par une "élite" (j'insiste sur les guillemets!)et un modèle collectif de décroissance ne peut se construire, à mon avis, qu'à partir d'expériences limitées et concrètes. Il reste à construire, c'est vrai.
Merci pour notre fils. Encore une ou deux interventions mais c'est une maladie orpheline qui touche trois de nos cinq garçons alors ce ne sont ni les premières ni les dernières. Merci sincèrement.
PS: prof aussi mais pas dans la même zone!
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Écrit par : marie-ange / | 17/02/2014

GAUCHE LIBÉRALE

> Pour tous ceux qui seraient tentés de «franchir le pas» vers la décroissance, tout un système politique bien décidé à cadenasser toute possibilité de rupture avec le capitalisme et donc à brouiller la lisibilité des enjeux, brandira sous leurs narines l'horrible épouvantail de la «réaction».
C'est ce qu'explique très bien ici Jean-Claude Michéa, cité par Vincent Cheynet dans le dernier numéro de «La Décroissance» :
«C'est qu'il est tellement facile et tentant pour bien des libéraux, de gauche ou de droite, de présenter de nos jours toute critique du mode de vie capitaliste et de ses effets dissolvants comme nostalgique et réactionnaire. Vous allez trouver des textes disant «la décroissance, c'est au fond un discours réactionnaire», et si vous critiquez le remplacement de la culture du livre par l'univers numérique de Steve Jobs, c'est que vous êtes un nostalgique et un réactionnaire. On peut prévoir que dans les mois et années à venir, la prochaine ligne de défense des libéraux consistera à diaboliser le retour de toute critique socialiste, à la neutraliser en disant : «elle fait le jeu des réactionnaires et de l'extrême-droite.» Et ça a commencé». Fin de citation.

On comprend mieux pourquoi JC Michéa, qui dans ses derniers livres a ébranlé tous les mythes progressistes de gauche, a subi ses derniers mois un «procès en réaction» de la part de toute une intelligenstia de gauche (De Lordon à Boltanski), gardienne des principes éternels du camp du Bien.

Symétriquement aussi incohérente qu'une certaine droite déplorant le libéralisme sociétal tout en faisant le dos rond face au libéralisme économique, cette gauche installée dans son confort intellectuel fustige le libéralisme économique tout en préférant ne pas voir que sa dynamique même induit une fuite en avant permanente dans le libéralisme sociétal.

Dans ce même numéro de "La Décroissance", Vincent Cheynet, souligne en ces termes cette cécité de la gauche :
«La gauche est incapable de comprendre que la société de l'illimité fait système et que sa passion invétérée pour son versant culturel et des moeurs (gestation pour autrui, PMA, libéralisation des drogues) ouvre la voie à son versant économique - pour ne prendre qu'un seul exemple, l'ouverture des magasins le dimanche - auquel elle s'est d'ailleurs largement ralliée, et avec zèle pour le parti socialiste. 
"Nous déposerons un amendement pour demander la PMA", déclarait Noël Mamère, à la pointe de ce combat qui constitue pourtant l'achèvement de la marchandisation et de la chosification de la personne. Champion hors-pair du terrorisme intellectuel, le député-maire-avocat-journaliste-chanteur-acteur renverra inéluctablement toute objection, aussi étayée soit-elle, à la...réaction".
http://www.ladecroissance.net/?chemin=journal
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Écrit par : Serge Lellouche / | 17/02/2014

@ PP

> Sur l'origine de la guerre de 14, sur la disparition de l'empire austro-hongrois, sur le nazisme, sur les empires, votre discours est exactement celui de l'idéologie ultra libérale. Ce n'est pas la version plus sérieuse que j'ai apprise en fac d'histoire.
C'est un immense succès de la nouvelle idéologie d'avoir si bien réussi à ringardiser toute réalité, que même ses opposants abondent dans son sens à un moment ou à un autre en reprenant ses mensonges.

Guadet


[ PP à G. :
- Ce que je dis ne viens pas de moi, mais des historiens (je parle des vrais).
- Ce que vous dites ne correspond pas aux faits de l'histoire.
- Accuser d'ultralibéralisme les historiens parce qu'ils font de l'histoire, c'est un peu gros.
- Quelle que soit l'opposition de notre blog à l'ultralibéralisme, il ne suffit pas de se dire anti-ultralibéral pour avoir le dernier mot ici... après avoir soutenu une contre-vérité. Ce serait simplet. Et votre réaction sent la théorie du complot.
- Psalmodier le mot "nationalisme" comme un mantra, c'est un symptôme, ce n'est pas une analyse... Si vous croyez vraiment que les nationalismes sont une force sacrée qui échappe à la critique historienne, vous êtes dans l'idéologie et la discussion devient impossible.
- Je vous suggère d'étudier l'histoire. Je veux dire : en lisant des livres d'historiens. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Guadet / | 18/02/2014

@ Marie Ange :

> C'est vrai que j'oublie toujours les zones !
Parlons d'avant-garde, et il ne sera plus nécessaire de mettre des guillemets à "élite".
Et ce n'est pas cela à mon avis qui freine l'émergence d'un modèle collectif de décroissance; c'est, paradoxalement, la "ruralité".

Mais je vais tout à l'heure poser directement la question à Serge Lellouche, qui commence manifestement à avoir besoin d'un cognac (bio, bien sûr !).

Pour vos fils, vous êtes dans mes pensées.
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Écrit par : Haglund / | 18/02/2014

@ Serge Lellouche :

> en direct du complot ultra libéral contre la décroissance ! Première réponse.

"Réactionnaire" n'est pas pour moi un reproche; Chateaubriand l'était, et je ne mets pas grand monde au dessus de lui. Ce qui me gêne, moi, c'est l'extrême droite.

Et il ne suffit pas d'anticiper ou de récuser l'accusation d'extrême-droitisation pour ne pas la mériter. Regardez Marine Le Pen…au fond, pourquoi vous croire plus qu'elle ?
Vous l'avez dit, je suis pour la binarité, c'est à dire un esprit simple, voire simpliste. J'ai tendance à penser que quand les gens ont l'air d'être d'extrême droite, c'est qu'ils le sont. Que cela fasse l'affaire des ultra-libéraux, c'est une évidence; mais ils n'ont vraiment pas besoin d'inventer quoi que ce soit…Ni Michéa, ni le pape François en personne (qui se garde bien de se compromettre là dedans) ne sanctifieront jamais certains propos et comportements. Et cessez de vous battre contre des moulins anti-libéraux; moi qui vous parle, je ne vois aucun inconvénient à une critique radicale du capitalisme. J'en redemande, même. Mais il y a des choses (vous savez lesquelles) sur quoi vous ne me ferez jamais passer. Je ne suis en cela nullement originale par rapport aux gens qui ont mes convictions politiques. Ma seule singularité, c'est que je m'obstine, par exemple, à vous considérer comme un interlocuteur, ce qui en ahurit plus d'un. Ni Vinci, ni Veilleurs : c'est en ces termes que la décroissance que vous prônez est définitivement barrée…
Pour la cécité de la gauche… Vincent Cheynet a, dans sa diatribe, un curieux passage :

""Nous déposerons un amendement pour demander la PMA", déclarait Noël Mamère, à la pointe de ce combat qui constitue pourtant l'achèvement de la marchandisation et de la chosification de la personne."

Votre théoricien ignore t-il que la PMA est déjà dans la loi, au bénéfice des couples hétérosexuels, même non mariés (pas de souci, là, apparemment) ? Ou confond-il comme beaucoup, PMA et GPA ? Ça ne laisse pas bien augurer de sa lucidité à lui.

Pour le projet collectif de décroissance, je ne renonce pas à recevoir au moins une petite réponse à mes questions, que je vais donc vous poser de façon plus précise dans un autre post.
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Écrit par : Haglund / | 18/02/2014

@ Haglund,

> Vous appelez ça du cognac bio vous? Plouf !
Et puis franchement, je vous assure que pour me saouler, il y avait pas besoin de rajouter en plus du cognac. Pitié!
Vous concourrez pour la médaille olympique du coup d'épée dans l'eau (ou dans le cognac) ou pour celle de l'ergotage? La fédération française n'existe pas? Alors créez la!
Vous avez toutes vos chances... http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/ergotage/
J'vous explique...
«Ni Vinci, ni Veilleurs : c'est en ces termes que la décroissance que vous prônez est définitivement barrée…», décrétez-vous.
Bon, ben alors bonne nuit Haglund. Faites de beaux rêves. A ce stade d'affirmations infantiles, on a envie d'esquisser un sourire dépité et de vous laisser à vos infaillibles certitudes. Que puis-je vous apporter de plus? L'horizon étant donc selon vos dires définitivement verrouillé, quel sens cela aurait-il d'engager une discussion avec vous et de répondre à vos questions? Vous connaissez la réponse, elle se situe au début du commentaire...
La médaille ne peut pas vous échapper !
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Écrit par : Serge Lellouche / | 18/02/2014

MAIS NON

> Qui sont ces vrais historiens ? En êtes-vous un ? Il me semble qu'il faut vous rappeler des choses qui me paraissent évidentes :

L'origine de la guerre de 14 est dans les problèmes d'un empire, l'empire austro-hongrois, à réprimer les besoins de liberté de certains peuples sur lesquels il prétendait avoir autorité. Il avait, de plus, du mal à accepter l'indépendance des pays balkaniques et, prenant prétexte de l'attentat de Sarajevo, menaçait de guerre la Serbie. Non ?
La Russie, qui était aussi un empire, s'est posée en défenseur des pays balkaniques face à l'Autriche. Non ?
L'Allemagne, qui était un empire de nom et de fait, dominant plusieurs pays et plusieurs nations, y a vu l'occasion de réaliser ses ambitions impérialistes : face aux empires coloniaux français et britanniques, il s'agissait de créer, au minimum, un vaste empire continental dominant l'Europe. Non ?
La France n'a absolument pas poussé à la guerre en revanche. Son seul contentieux avec l'Allemagne était sur l'Alsace-Lorrainne, mais depuis affaire Boulanger, déjà ancienne, c'était la voie diplomatique qui était recherchée. Non ?

Demandez à vos "historiens" de répondre à ces questions.

G.


[ PP à G. :
- Donc vous ne connaissez la question que de très loin. Elle est un tout petit peu plus complexe que ça... Je vous renouvelle ma suggestion de lire des historiens sérieux : vous les trouverez sans peine, il suffit de s'informer.
- Autre conseil : si vous ne voulez pas qu'on vous réponde vertement, évitez d'être injurieux. Surtout à mauvais escient. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Guadet / | 18/02/2014

Chère Haglund,

> oui il y a décidément un mur invisible qui nous rend étrangères l'une à l'autre: nous ne sommes pas de la même...zone ;-)
Donc je ne suis pas (encore) en vacances. Et pour ceux qui ont l'humour Education Nationale facile, j'ai calculé que j'en avais pour 40 h de corrections de copies pour la rentrée: là je crois qu'on se comprend !
Sur le fond, je rejoins une fois de plus mon frère en indignation Serge, même sobriété en alcool.

Non, sérieusement, nous ne cherchons pas à développer de programme décroissant, parce que c'est contraire à l'esprit qui nous anime. Face à l'inédit et l'imprévisible, la meilleure préparation est de nous tenir prêts, en cultivant la présence au monde et la docilité à l'Esprit. Et cela n'a rien d'original: on retrouve la même sagesse chez les Orientaux, où plus je suis éveillé, mieux je sais réagir à ce qui advient, et même le geste mal intentionné de l'ennemi ou les mauvais coups du destin deviennent leviers de mon action.

Ce qui est vulnérable, dérisoire, insignifiant, mis au rebut, voilà ce qui nous enseigne. Dans ce monde anthropophage boulimique, qui n'est plus qu'énorme, démesurée boursouflure étouffant tous ses organes vitaux après les avoir détournés pour alimenter exclusivement sa tumeur d'orgueil, c'est aux marges de la société, dans ses rejetons qu'elle cherche à euthanasier par tous les moyens, que sourd la vie qui fera demain toutes choses nouvelles.
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Écrit par : Anne Josnin / | 18/02/2014

@ Serge Lellouche :

> Voilà bien de la colère…je n'ai pas l'outrecuidance de penser vous avoir dit quelque chose d'inattendu ou d'original. Surtout que mon regard sur la décroissance est intéressé. Mais si vous êtes un mouvement, je vous pose les questions qu'en citoyenne je pose à tout mouvement politique : celle de son travail théorique, et de ses alliances. Dans les deux cas, ça pêche, et vous le savez. Je préfère l'honnêteté d'Anne Josnin, qui confirme qu'il n'y a rien en magasin. Pour un parcours spirituel personnel ou spirituel, il n'y a rien à chercher d'autre. Mais je crois que nous parlions politique…

Je voudrais, pour vous poser la question que j'annonçais, partir d'un texte que vous prisez, je crois, Evangelii Gaudium. Un thème est passé un peu inaperçu : celui de la ville. Une formidable machine de guerre, à mon sens, que ces passages, contre toute tentative anti-moderniste. J'ai fait un petit montage de ce que je préfère :

"Il est intéressant que la révélation nous dise que la plénitude de l’humanité et de l’histoire se réalise dans une ville." […]"Il ne faut pas oublier que la ville est un milieu multiculturel. Dans les grandes villes, on peut observer un tissu conjonctif où des groupes de personnes partagent les mêmes modalités d’imaginer la vie et des imaginaires semblables, et se constituent en nouveaux secteurs humains, en territoires culturels, en villes invisibles." […]"Comme elles sont belles les villes qui dépassent la méfiance malsaine et intègrent ceux qui sont différents, et qui font de cette intégration un nouveau facteur de développement ! Comme elles sont belles les villes qui, même dans leur architecture, sont remplies d’espaces qui regroupent, mettent en relation et favorisent la reconnaissance de l’autre !"

C'est beau comme du Rimbaud (bon, j'exagère un peu…). A partir de là, je vous pose la question : quel modèle urbain de décroissance proposez vous ? Sans compost, sans bottes, sans abeilles ? Dans la ville ainsi célébrée ? Pour la multitude ? J'insiste : pas un modèle de décroissance urbaine — mais un modèle urbain de décroissance.

A part ça, ça ne sert à rien de s'énerver contre moi. Je suis un bien petit thermomètre, et il ne sert à rien de me casser. Il vaut mieux travailler à sortir de l'impasse.
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Écrit par : Haglund / | 18/02/2014

EMPIRES

> La première guerre mondiale est née de l'intransigeance française suite à l'attentat de Sarajevo. La France avait hâte de reprendre l'Alsace et la Lorraine. Il y a des ouvrages qui expliquent cela. L'Allemagne souhaitait éviter la guerre et l'Autriche-Hongrie était prête à revoir ses exigences vis à vis de la Serbie. Ce ne sont pas les empires qui ont été les moteurs dans l'accélération de l'enchaînement des événements d'alors.
De même les premiers actes de "sécurité sociale" viennent de l'empire allemand. L'Alsace et la Lorraine ont encore un régime de sécu différent du reste de la France et qui d'ailleurs fonctionne mieux; et sur lesquels les gouvernements successifs "rêvent" de faire main basse.

Ces empires n'étaient pas démocratiques et cela les rendait (et apparemment les rend toujours) insupportables pour beaucoup. Mais l'analyse sans à priori des faits historiques oblige à être moins péremptoire.

La démocratie devrait être la défense de minorités, mais quand elle devient une dictature majoritaire, elle perd beaucoup de son intérêt, . . . sauf pour ceux qui pourvoient aux fonds toujours plus importants des campagnes électorales !
Cela vaut pour la droite comme pour la gauche.
Il ne faut jamais oublier que ce n'est pas parce qu'une idée devient majoritaire qu'elle devient vérité.
Tous les empires ne sont pas à regrouper dans le même sac. L'empire napoléonien pourrait être taxé d'empire basé sur un mode de prédation ; il ne me semble pas que l'Autriche-Hongrie puisse rentrer dans ce même cas, ce serait plutôt un empire de gestionnaire, surtout à l'aube du XXe siècle.
Voila pour l'aparté sur les empires

Le modèle actuel libéral n'est pas forcément mauvais, ce qui le rend mauvais ce sont les moyens sur quoi il s'appuie. La valeur fondamentale première est l'argent gagné, le taux, la marge dégagée. Il ne suffit plus qu'une entreprise soit saine économiquement (qu'elle gagne de l'argent) il faut qu'elle en gagne plus que ses concurrentes pour être plus attirante pour les investisseurs. L'argent donc d'outil devient un but, le but premier. L'homme est devenu de plus en plus un moyen, et aujourd'hui en passe de devenir une chose. C'est cela que l'Eglise dénonce à travers les diverses encycliques des papes qui se sont succédés depuis au moins Léon XIII.

Tant qu'il n'y aura pas renversement de valeurs, nous irons sur une mauvaise pente. Les médias autrefois puissances sont devenus eux aussi (comme les politique) dépendants de mercenaires pour assurer leur vie (voir les déboires d'un journal dont parle l'actualité et ce blog). C'est pourquoi le dernier rempart est devenu la place de l'homme dans la société.
Si je suis d'accord avec notre hôte pour dire que ce n'est pas la première place des débats, je dirai que cela est quand même comme le lait sur feu, il faut garder un oeil dessus.
Libéral, démocrate, capitaliste, pourquoi pas, mais à condition que tout cela ne passe pas après l'argent. Le plafond des dépenses de campagne gagnerait à être abaissé. De même plutôt que lutter contre le non cumul des mandant il voudrait mieux lutter contre la discontinuité des mandants (disons pas plus de 2 - Le quinquennat à été un mauvais choix, mieux eu valu rendre le président limité à un seul mandat). Un renouvellement des politiques rend plus difficile la corruption, la soumission à des intérêts externes (je fais allusion aux renvois d'ascenseur "obligés" vers les mécènes des campagnes).
Comment peut-on avoir des politiques, des commissions au niveau européen qui acceptent que l'Europe soit la porte ouverte à tout les courants libéraux sans aucun frein, quand aucun autre pays au monde ne se soumet à de telles contraintes ?
Il est effarant que tant de petits maires renoncent à leur mandants, non par souci de faire tourner les effectifs, mais parce que il y a tant de niveaux à franchir pour obtenir quelque chose, chacun ayant ses "obligations".
L'écologie remettant le naturel au premier plan devrait y contribuer, mais les écologiste actuels (je parle pas des individus mais des représentants du parti se déclarant comme tel) sont devenus avant tout nietzschéens et veulent surtout "déconstruire", l'écologie n'y est plus prioritaire, elle y est devenue elle aussi un moyen au service de la "déconstruction".

PS - sur le miel à base pollen GM , les écolos se taisent ainsi que leurs alliés (et idem pour les autres mais eux ne gouvernent pas)
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Écrit par : franz / | 18/02/2014

@ Haglund:

> " Il n'y a rien en magasin" Ce que vous écrivez s'applique très justement aux partis actuels. C'est tellement vrai qu'on est venu nous chercher à peine nés, avec enveloppe, locaux,réseau, etc, puis, quand nous avons décliné, reproches amères "vous ne serez jamais rien". Si cela nous permet d'être plus proches de nos concitoyens que de n'être rien aux yeux de ceux qui sont tellement à cours d'idée qu'ils se donnent au premier hurluberlu, nous assumons joyeusement notre néant.
Nous ne nous voulons pas hors de la pâte de notre monde, mais levain qui la travaille en douceur, tout ce temps nécessaire qu'il ne nous appartient pas de choisir, dans le silence habité de la maison du Père.
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Écrit par : Anne Josnin / | 19/02/2014

@ Haglund,

> Cheminez déjà dans vos questionnements sur les modes de décroissance de votre égo et de déflation de vos puérils ergotages et ensuite on discutera ensemble de décroissance urbaine. Merci.

@ Chrétien de gauche,
Je me permets de vous répondre et de poursuivre ici la discussion entamée sur le fil «Montebourg». Vous serez probablement d'accord avec moi que c'est plus cohérent:)
Personnellement, je ne suis même pas effleuré un millième de seconde par l'idée qu'il faille «revenir en arrière» et que la décroissance serait «un nécessaire retour en arrière» (parce que c'était mieux avant etc etc...). Ce langage ne me parle pas. Considérer les choses ainsi, c'est par définition, d'emblée, les considérer avec les lunettes du progrès.
L'urgence historique, anthropologique et d'abord spirituelle, je crois que ça n'est ni de revenir en arrière ni de fuir en avant, c'est d'être à nouveau à l'intérieur.
Je suis convaincu que le mouvement pour la décroissance, aussi inachevé soit-il et qui s'accomplira par son évangélisation, est d'abord une intuition de l'intériorité retrouvée.
Le principe même de la marche triomphale du progrès (principe non-dit évidemment!), c'est de masquer cet intérieur insaisissable et mystérieux, à la fois personnel et collectif, par une diversion qui détourne les regards vers un futur qui nous libérera(it) des «archaïsmes du passé».
Tragique et totale illusion d'optique dont nous sommes très largement esclaves.
«Transformer (ou convertir) son regard», comme on dit beaucoup aujourd'hui, c'est s'affranchir de cette illusion d'optique et à nouveau se laisser saisir par le regard intérieur.
Vie ou regard intérieur, c'est pas de la belle rhétorique, c'est le cœur du réel.
Il s'agit de désensevelir notre chapelle intérieur. La grâce de Dieu qui nous est donnée par l'Esprit-Saint est toute intérieure. Tout nous est donné de l'intérieur. Oui Tout.
On ne peut rien penser politiquement tant qu'on ne vit pas cette conversion intérieure. Prenez un Maurice Zundel (voir synthèse à son sujet) : il réinterprétait de façon époustouflante tout le sens du bien commun, du vivre ensemble, donc de la politique, d'abord à partir d'une expérience intérieur des plus intimement personnelle.
La rencontre intérieure avec le Christ nous révèle notre dignité d'hommes dans notre pauvreté fondamentale et nous révèle en même temps l'illusion tragique de nos sentiments de toute puissance, dont nous sommes tous plus ou moins esclaves.
Comme disait Zundel, la course au nucléaire (et au progrès) montre que l'homme ne croit pas en l'homme, mais en son savoir et en sa puissance.
La décroissance questionne avant tout cette illusion infantile de puissance que l'idéologie du progrès (à droite comme à gauche) ne cesse d'entretenir.
En cela, il faut retourner radicalement le sens des mots : ça n'est pas la décroissance, mais l'idéologie du progrès qui est une régression. Elle nous cantonne en un stade infantile. C'est sa fonction.
Oui «le progrès» est une régression infantile. La décroissance est un chemin de maturité.
Ce n'est pas d'abord par des livres que je suis venu à la décroissance, mais à genoux, en pleur et rempli d'une infinie gratitude pour notre seul et unique Sauveur. Du moins, c'est de cette expérience spirituelle première que s'est ensuite naturellement ouvert à moi le chemin vers la décroissance ; chemin sur lequel je ne suis qu'un tout petit débutant je le précise fortement.
Toutes mes grandes idées humanistes-émancipatrices-progressistes de gauche ont alors fondues dans le même mouvement. Dieu que je me sens plus léger!
Après, on peut poser toutes les questions que l'on veut, sur la science, sur la démocratie, sur la ville etc... Elles sont toutes pertinentes, mais tant qu'on ne les posera pas d'abord par cette conversion intérieure, seule par laquelle on reconnaît notre vulnérabilité personnelle et collective, on retombera dans les mêmes impasses et illusions.
Avant de proposer un programme de décroissance en 34 points à la tribune du 3ème congrès, chialons et rendons grâce à Dieu!
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Écrit par : Serge Lellouche / | 20/02/2014

BON

> Bon. Je crois que le chapitre se clôt — pour le moment.
On a la réponse.
Un mot quand même : vous aurez du mal à persuader tous ceux pour qui un projet collectif, c'est plutôt aider les hommes à se tenir debout, et à se mettre en marche.

H.

[ PP à H. - "Travaillez, prenez de la peine / C'est le fonds qui manque le moins." Et je pense, en effet, qu'il faut clore sur ce chapitre ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Haglund / | 20/02/2014

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